Motif Make Empathy great again!

FAKE!

Vorführungstermine:

am Mittwoch, den 15. November (Ausverkauft! Complet!)

(Ausverkauft! Complet!)

Eine Lesung in drei Sprachen über autoritären „Populismus“
mit Texten von Shakespeare, Condorcet, Sinclair Lewis, Frantz Clément, Victor Klemperer, George Orwell, Albert Camus, Umberto Eco, Philip Roth, aber auch Zitaten von Donald Trump, Marine Le Pen, Nigel Farage, Jaroslaw Kaczynski, Viktor Orban, Frauke Petry, Heinz-Christian Strache u.a.m. …

mit Eugénie Anselin, Véronique Fauconnet, Claude Frisoni, Marc Limpach und Jules Werner
Textauswahl: Marc Limpach

Eine Koproduktion des Kasemattentheaters mit dem Théâtre du Centaure und dem TOL.

 

En Hongrie, Viktor Orban a installé un régime populo-nationaliste qui détruit l’équilibre des pouvoirs et célèbre les valeurs nationales. Le gouvernement polonais s’est récemment attaqué à la liberté de la presse et au tribunal constitutionnel. Il y a des similitudes entre la Pologne et la Hongrie: renforcer le pouvoir de l’exécutif contre le Parlement et diminuer l’influence du pouvoir judiciaire, museler la presse et dénigrer les opposants politiques comme n’étant pas de bons patriotes. C’est la mise au pas autoritaire, la limitation au maximum des contre-pouvoirs, la marginalisation de la société civile au nom de la nation. «Nation, maîtrise des frontières, patriotisme, identité : c’est au nom de ce pack d’idées que M. Trump a été élu», avait résumé avec délectation Marine Le Pen. En 1995, Umberto Eco publiait un article important sur l’autoritarisme fascisant. Il essayait de brosser le portrait invariant de ce qui constitue la base d’un « Ur-fascisme » en répertoriant 14 caractéristiques typiques dont notamment : le culte de la tradition nationale, l’irrationalisme, l’anti-intellectualisme, le mépris pour les femmes, le refus radical de la différence, l’appel aux classes moyennes frustrées, l’obsession du complot, l’anti-individualisme (seuls la propre nation et son vrai « peuple » comptent) et l’invention d’une nouvelle « langue » avec une syntaxe et un vocabulaire des plus pauvres. On reconnaît bien certaines choses…
Il ne faut jamais oublier que la démocratie parlementaire ne peut pas d’elle-même garantir ses bases essentielles sans l’engagement actif des citoyens. Il faut ainsi s’employer à utiliser ses droits et ses libertés (qui autrement, diminuent comme des muscles privés d’entraînement), mais il faut d’abord se tenir informé et s’instruire, notamment pour ne pas tomber dans le piège des « fake news ». Nous sommes donc tous priés de nous tenir informés et, le cas échéant, d’ouvrir notre gueule ! La liberté et la démocratie sont à ce prix, comme le soulignait déjà Condorcet en 1791 : « Généreux amis de l’égalité, de la liberté, (…) ne savez-vous pas combien, pour conduire un peuple sans lumières, les moyens des gens honnêtes sont faibles et bornés auprès des coupables artifices de l’audace et de l’imposture? Sans doute il suffirait d’arracher aux chefs leur masque perfide; mais le pouvez-vous? Vous comptez sur la force de la vérité; mais elle n’est toute puissante que sur les esprits accoutumés à en reconnaître (…) les nobles accents. » Ce n’est pas pour rien que 1984 de George Orwell et Le Complot contre l’Amérique de Philip Roth figurent cette année aux premiers rangs des livres actuellement vendus aux États-Unis. Bien sûr, il ne s’agit que des Américains qui lisent (encore), mais c’est quand-même révélateur des préoccupations de ceux voulant comprendre ce qui leur arrive sous la présidence Trump.
Il faut toujours rappeler la nécessité d’user de l’empathie pour comprendre l’autre et d’user de la raison pour dénoncer les folies du populisme autoritaire et nationaliste qui se définit contre autrui sans être capable de proposer un projet crédible. Les sciences humaines et sociales, et surtout la littérature, sont des armes utiles, parfois indispensables, pour voir plus clair, convaincre et combattre !

 

Motif Make Empathy great again!